Tiantai

Tiantai ?? est une école chinoise du bouddhisme mahâyâna apparue au VI e siècle, dont l'interprétation des sutras et les élaborations spéculatives exercèrent une grande influence sur le développement du bouddhisme en Chine, au Japon et en Corée.



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Mahâyâna - Bouddhisme en Chine

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  • Le dispositif théologique proposé à l'école du Tiantai est profondément chinois. Zhiyi cherche à surmonter les différences, troublantes pour les Chinois épris... (source : universalis)
  • Il étudie les doctrines des écoles du Tendai et du Shingon sous les maîtres...... Voir Jiading Chichengzhi ISi Ш Ш. Le mont Tiantai est le site chinois le ... (source : persee)
  • Le concept d'Eveil essentiel*, propre à l'école Tiantai, est exprimé par la formule..... Il cite plusieurs sutras et des textes historiques chinois. (réf.... (source : nichiren-etudes)
Huiwen, premier patriarche chinois

Tiantai ?? est une école chinoise du bouddhisme mahâyâna apparue au VIe siècle, dont l'interprétation des sutras et les élaborations spéculatives exercèrent une grande influence sur le développement du bouddhisme en Chine, au Japon et en Corée. Le moine Zhiyi (538-597) des Sui est reconnu comme le principal auteur de cette doctrine, que la tradition de l'école fait remonter à Nagarjuna dont certains concepts ont inspiré Zhiyi et ses deux prédécesseurs, Huiwen et Huisi. Zhiyi lui-même semble avoir énormément lu mais laissa peu d'écrits, et c'est en particulier par ses disciples que nous connaissons sa pensée. L'école Tiantai considère le Sūtra du Lotus comme l'expression achevée de l'enseignement du Bouddha. Elle tire son nom de la montagne du Zhejiang sur laquelle le célèbre moine passa la plus grande partie de sa vie.

Selon la généalogie officielle, les neuf premiers maîtres furent : Nagarjuna ??, Huiwen ??, Huisi ?? (515-577?), Zhiyi ?? (538-597), Guanding ?? (561-632), Zhiwei ?? (?-680), Huiwei ??, Xuanlang ?? (673-754), Zhanran ??(711-782).

Contexte d'apparition

Les dynasties Sui et Tang furent pour le bouddhisme chinois une époque d'épanouissement durant laquelle les écoles se multiplièrent. Les Chinois avaient désormais à leur disposition un très grand nombre de textes canoniques (sutras), provenant de différentes écoles et époques du bouddhisme indien, apportés par des moines d'Inde ou d'Asie centrale ; ils partaient eux-mêmes à la recherche de sources "authentiques" en Inde, comme le célèbre Xuanzang. Une importante activité de traduction commencée au IIIe siècle se poursuivit jusqu'à la fin des Tang. Ces traductions se faisaient en équipe composées de moines chinois et étrangers, dont le plus célèbre est Kumarajiva, actif au début du Ve siècle ; les traductions auxquelles il a participé sont devenues des références. Plus familiarisés avec les textes indiens, les Chinois commencèrent à les interpréter à leur façon, incorporant des concepts de leur propre culture, taoïstes par exemple. Des sutras apocryphes furent rédigés, en particulier sur les sujets importants pour la culture locale, comme la piété filiale. Les sutras chinois ou traduits en chinois seront ultérieurement empruntés par les Japonais, les Coréens et les Vietnamiens.

Il fallait par conséquent expliquer les contradictions entre les différents textes. Une idée répandue, qui trouvait sa justification canonique dans certains passages, était que le Bouddha n'avait pas révélé dès le début son véritable dharma, mais avait adapté l'enseignement au public ainsi qu'à son niveau de sagesse, idée qui trouvait d'ailleurs une résonance dans la conception confucéenne de l'enseignement. Les différentes écoles s'accordaient sur l'idée que l'enseignement du hinayana était moins avancé que celui du mahayana ; la majorité considéraient que la nature de bouddha existait en chacun ; néanmoins, elles ne s'accordaient pas sur les sutras de référence et n'avaient pas la même interprétation de la nature des phénomènes de l'existence. L'école Tiantai, pour laquelle le Sutra du Lotus contenait la révélation suprême du bouddhisme, offrait une doctrine en harmonie avec la pensée chinoise et spécifiquement écléctique et syncrétiste, matrice parfaite pour l'ensemble des variantes locales du bouddhisme ; ce fut l'une des raisons de son succès.

En Chine
Huisi, deuxième patriarche chinois
Zhiyi, troisième patriarche chinois
Guanding, quatrième patriarche chinois

La doctrine de Tiantai, qui lui avait valu une célébrité rapide, en faisant sous les Sui l'école dominante, était à la fin de la dynastie assez achevée pour ne plus guère laisser de latitude de développement ultérieur. Sous les Tang l'école était déjà en perte de vitalité, en particulier après la mort de Guanding où la moitié de ses disciples rejoignirent d'autres courants. La situation géographique du mont Tiantai, éloigné des capitales où vivaient les classes aisées et cultivées qui formaient son public principal, était un handicap pour ce courant en particulier exégétique et intellectuel. Le dernier maître à exercer une influence notable fut Zhanran, moins d'ailleurs sur la pensée que sur les rituels, s'appuyant en partie sur le Sūtra Avatamsaka.

L'école s'effaça à la suite des persécutions du IXe siècle pendant près de cent ans, puis reparut sous le royaume de Wuyue grâce au soutien de son souverain, qui fit venir du royaume de Koryŏ les textes détruits pendant les troubles des décennies précédententes. Elle fut par conséquent en mesure sous les Song de reprendre la lutte de rivalité entamée au VIIe siècle contre l'école Chan, avec qui elle entretenait d'ailleurs des relations de cousinage par l'intermédiaire de maîtres qui furent camarades d'étude, de transfuges et d'influences. C'est aussi sous les Song qu'un moine Tiantai fonda l'École du lotus blanc que ses dérives taoïstes rendront célèbre.

Tiantai s'effaça presque complètement à partir des Yuan, sans cependant disparaitre complètement car il existe toujours aujourd'hui des moines qui s'en réclament. Elle resta néanmoins une référence doctrinale majeure avec Huayan, une autre branche exégétique et spéculative.

Au Japon

Icône de détail Article détaillé : Tendai.

Saichō, plus connu sous le nom posthume de Dengyo Daishi (???? 767-822), l'importa au Japon au IXe siècle où sous le nom de Tendai elle supplanta les écoles de Nara qui l'avait précédée grâce au soutien de la famille impériale. Se développant parallèlement au Shingon, elle intégra des éléments tantriques absents de l'école chinoise. Au XIIIe siècle, le moine Nichiren, une personnalité originale à la vie mouvementée, réaffirma la prééminence du Sūtra du Lotus en approfondissant à sa façon les spéculations de Zhiyi et fonda l'école qui porte son nom. D'autres moines célèbres sortirent de l'école Tendai pour créer leur propre mouvement : Honen et Shinran pour l'amidisme et Dogen pour le sōtō Zen.

L'école Cheontæ est la forme coréenne de Tiantai.

Philosophie

La tradition de l'école prête à Huiwen, son premier maître chinois, la révélation d'origine obtenue en lisant dans le Traité de la voie moyenne de Nagarjuna : «Ce qui est produit par des causes est semblable à la vacuité... c'est le sens de la voie moyenne». Il aurait transmis cette révélation au second maître, Huisi, dont Zhiyi l'aurait reçue. Cependant, les historiens contemporains considèrent ce dernier comme le véritable auteur de la doctrine de Tiantai, que le sixième maître, Zhiqi, aurait contribué à préciser.

Zhiyi regroupe les enseignements des différents nikayas et sutras mahayana en cinq époques et huit types d'instruction convenant à différents niveaux de sagesse. Il fait usage d'un concept beaucoup développé dans le Sutra du lotus, celui des "moyens expédients" (upaya), méthodes peut-être peu orthodoxes (recours à la magie etc. ) mais quelquefois mieux adaptées au niveau du pratiquant et par conséquent plus efficaces pour le guider dans la voie. Aucun rédigé bouddhiste n'est par conséquent rejeté, mais ils ne situent pas tous au même niveau : les sutras hinayâna sont généralement plus éloignés de la vérité absolue, la meilleure expression de celle-ci se trouvant dans le Sūtra du Lotus, version définitive de l'enseignement du Bouddha. Cette opinion s'appuie sur la façon dont le texte rapporte son vœu de sauver l'ensemble des êtres : «Dès l'origine je résolus...». Cette formule est interprétée par les penseurs Tiantai comme l'exposé explicite de son intention de développer sa révélation progressivement.

Tiantai rejette l'idéalisme pur de certaines écoles indiennes comme celle de Nalanda où avait étudié Xuanzang, qui voient dans les phénomènes du monde une pure production de l'esprit. Pour les maîtres Tiantai, qui refusent la dualité de la matière et de l'esprit, le monde des phénomènes transitoires est bel et bien une réalité, mais conditionnée et impermanente, dont on doit comprendre la vacuité principale, la voie moyenne étant le chemin qui permet d'appréhender simultanément ces deux aspects et de parvenir à la vérité suprême.

Tiantai préconise par conséquent la "triple contemplation" (Yixinsanguan ????)  :

  • Tous les phénomènes ont une réalité transitoire (contemplation de l'illusion guanjia ??)
  • L'essence de l'ensemble des phénomènes est la vacuité (contemplation de la vacuité guankong ??)
  • Tout est totalement vide et transitoirement réel à la fois (contemplation de la voie médiane guanzhong ??)

C'est en revenant à la voie médiane que le bodhisattva peut faire preuve d'une compassion éclairée et adaptée à la situation.

Cette triple contemplation, combinée avec une représentation de 3000 univers différents, donne la "contemplation des 3000" (yiniansanqian ????).

Voir aussi

Sūtra du Lotus | Bouddhisme mahâyâna | Tendai | Saichô | Huayan

Bibliographie

  • Quatre courts traités sur la Terrasse Céleste, de Zhiyi (Tiantai) traduit du chinois par Jean-Noël Robert (Fayard, collection Trésors du bouddhisme, 2007)
  • Le Sûtra du Lotus suivi du Livre des sens innombrables et du Livre de la contemplation de Sage-Universel, traduit du chinois (Kumārajīva) par Jean-Noël Robert (Fayard, 1997)

Liens externes

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